JURIDIQUE
Risque argile : que prévoit la loi Élan ?
20/11/2020
Cette loi n° 2018-1021, portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, a été promulguée le 23 novembre 2018 (300 pages). Il a fallu attendre août 2020 pour que les décrets complémentaires soient publiés.
LA PRÉVENTION CONTRE LE RISQUE ARGILE – L’ÉTUDE GÉOTECHNIQUE DES SOLS
Afin de diminuer la sinistralité des bâtiments construits sur des zones argileuses, les pouvoirs
publics ont décidé d’imposer au propriétaire d’un terrain constructible la production d’une étude géotechnique, aussi bien au moment de la vente que préalablement à la construction de bâtiments d’habitation (CCH, art. L.112-20 . L.112-25, cr..s par L. élan, art. 68). La section 10 du code de la construction et de l’habitation contenant des prescriptions de construction pour tenir compte des risques naturels voit apparaître, à côté du risque sismique ou cyclonique, une sous-section consacrée à la « prévention des risques de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols », autrement dit au risque de retrait-gonflement lié à la présence d’argiles dans le sol. Il s’agit d’imposer la r.alisation d’une étude géotechnique dans les zones exposées définies par
arrêté des ministres chargés de la construction et de
la prévention des risques majeurs (CCH, nouv. art.
L.112-20). Cette étude est exigée non seulement au
stade de la vente du terrain d’assiette mais aussi au
stade de la construction.
Les constructions vis.es sont clairement les maisons
individuelles (art. L.112-21, al. 3, et L.112-22, al. 2).
Le dispositif mis en place organise d’une part
l’information de l’acqu.reur d’un terrain non b.ti
constructible et d’autre part, la transmission de l’information
au constructeur afin que le risque argile,
s’il existe, soit int.gr. au contrat.
■ Au stade de la vente du sol
Tout vendeur d’un terrain non b.ti constructible
situ. dans une zone expos.e et ouverte . la r.alisation
de maison individuelle doit fournir une .tude
g.otechnique . l’acqu.reur du terrain, il pourra
s’agir d’un lotisseur, d’un particulier, d’un promoteur
commercialisant une maison en Vefa. Il faut
annexer l’.tude . la promesse de vente ou, . d.faut
de promesse, . l’acte authentique de vente.
■ Au stade de la construction
Lorsque le ma.tre d’ouvrage souhaite construire
une maison sur un terrain situ. dans une zone expos.e
au risque argile, l’.tude g.otechnique devient
un .l.ment requis des contrats de construction.
L’article L.112-22 impose au ma.tre de l’ouvrage
de transmettre . ses constructeurs et/ou au ma.tre
d’oeuvre, l’.tude g.otechnique annex.e . l’acte de
vente du terrain si elle existe. . d.faut, le ma.tre
d’ouvrage doit fournir lui-m.me une .tude g.otechnique
.quivalente ou, s’il pr.f.re, une .tude prenant
en compte l’implantation et les caract.ristiques
du b.timent.
Si l’.tude met en .vidence un risque particulier,
les obligations . respecter par les constructeurs et
le ma.tre d’oeuvre d.pendront du type d’.tude g.otechnique
dont ils disposeront : simple .tude pr.alable
ou .tude prenant en compte l’implantation
des caract.ristiques du b.timent.
Dans le premier cas, ils seront tenus de respecter
les techniques particuli.res de constructions d.finies
par voie r.glementaire, lesquelles sont r.parties
en quatre chapitres :
– les d.formations de l’ouvrage sont limit.es par
la mise en oeuvre de fondations renforc.es ;
24 n° 120 4e trimestre 2020
JURIDIQUE
– les variations de teneurs en eau du terrain dues
aux eaux pluviales et aux eaux de ruissellement
sont limit.es ;
– les variations de teneurs en eau du terrain dues
. la v.g.tation sont limit.es ;
– les .changes thermiques entre le terrain et le
sous-sol en cas de pr.sence d’une source de chaleur
dans ce dernier sont limit.es.
Dans le cas de b.timent en ma.onnerie ou en
b.ton, il est aussi exig. une structure . rigide ..
Dans le second cas, ils devront suivre les recommandations
de l’.tude sp.cifique du projet.
LA PRÉVENTION DES RISQUES :
ÉTUDE DE SOL OBLIGATOIRE
■ Le contenu des études de sol
■ Arrêté du 22 juillet 2020
Pour la vente de terrain constructible, une .tude
g.otechnique pr.alable type G1 est attendue a
minima.
Pour la construction de maisons, l’.tude . fournir
avant conclusion du march. de travaux ou la mission
de ma.trise d’oeuvre d’un immeuble . usage
d’habitation ou usage mixte ne comportant pas plus
de deux logements est une .tude g.otechnique
type G2 (phase avant-projet et phase projet).
Dans le cas restrictif d’une extension d’un b.timent
existant, le ma.tre d’ouvrage pourra proposer
de r.utiliser l’.tude g.otechnique d’origine.
La norme NF P 94-500 de novembre 2013 pr.cise
le contenu des missions G1, G2 AVP, et G2 PRO.
La dur.e de validit. de cette .tude g.otechnique
sera de 30 ans si aucun r.am.nagement au sol n’a
.t. effectu..
■ Le zonage défini par arrêté
■ Arrêté du 9 août 2020
Cet arr.t. renvoie . une carte g.ographique,
publi.e sur le site G.orisques, qui donne, par
d.partement et par commune, le descriptif des
risques.
Les zones qui sont consid.r.es comme expos.es
au ph.nom.ne de mouvement de terrain diff.rentiel
cons.cutif . la s.cheresse et . la r.hydratation
des sols sont celles dont l’exposition . ce ph.nom.ne
est identifi.e comme moyenne ou forte.
Ces dispositions de la loi .lan .taient tr.s attendues
par les assureurs pour pr.venir les sinistres
catastrophes naturelles s.cheresse. On rappellera
cependant que pr.s de quatre millions de maisons
individuelles seraient construites sur des terrains de
sensibilit. moyenne ou forte auxquelles ces dispositions
ne s’appliquent pas.